Anciens modèles du handicap

Modèle médical (ou individuel)

Le modèle issu de l’approche biomédicale décrit le handicap comme inhérent à l’individu. Une atteinte de la santé physique ou psychique mène à une déficience organique ou fonctionnelle, qui induit une incapacité, menant finalement au handicap. Il s’agit d’une approche de cause à effet. Les réponses au handicap sont des interventions curatives visant la guérison ou la réadaptation. Avec le concept de réadaptation, Stiker relève en 1997 dans son ouvrage Corps infirmes et société, cité par Rochat (2008), que « peu ou prou, l’infirme faisait exception et indiquait l’exceptionnel, l’altérité ; maintenant il devient ordinaire, il faut qu’il retourne à la vie ordinaire, au travail ordinaire. ». Il précise encore « il ne s’agit cependant pas d’une société basée sur l’égalité, mais sur l’identité (dans le sens d’être pareil), ce qui conduit inévitablement à la négation de l’altérité ».

 

Modèle social

Le modèle social du handicap, développé dans les années 1960 se focalise davantage sur l’environnement, ceci incluant l’environnement social. Le handicap découle d’une problématique sociale et c’est l’environnement qui n’est pas adapté aux différences interpersonnelles de la population. Le handicap est externe à l’individu et non pas inhérent, comme vu dans le modèle précédent. Les réponses principales au handicap du présent modèle sont l’adaptation de l’environnement afin d’éliminer les obstacles physiques et sociaux discriminant une partie de la population et un travail de changement sociétal afin de mettre en avant la responsabilité collective. Les préoccupations et les actions sont d’avantage politiques que dans le modèle médical.

 

Synthèse et limites

Rochat (2008) a rassemblé les différences entre les deux modèles sous forme d’un tableau comparatif, mettant en avant deux sous-branches dans chaque modèle.

Illustration : organisation et lignes directrices des modèles en termes de traitement, de prévention et de responsabilité sociale (Rochat, 2008)

Un troisième type de modèle a émergé, dont le but est de concilier les deux approches présentées ci-dessus, alors qu’elles étaient souvent opposées l’une à l’autre. En effet, leur opposition générait des limites conceptuelles dans la façon de penser le handicap. Le modèle PPH (Processus de Production du Handicap) quant à lui, intègre autant les aspects personnels que ceux de l’environnement. Il considère les facteurs de risque, les facteurs personnels, les facteurs environnementaux et les habitudes de vie. Cette approche intégrative permet de repenser le handicap ainsi qu’une avancée dans la lutte contre les discriminations.